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ARTISTES PARISIENS DU XVIe ET DU XVIIe SIÈCLE.
plusieurs. Celui-ci avait assez bien réussi, puisque, lors de son mariage, il avait obtenu le litre de peintre du connétable de Lesdiguières ; il se pour­rait bien que quelque portrait de ce personnage fût de son peintre attitré. Le nom de Quina ue figure pas dans les Liggeren d'Anvers. Toutefois Alexandre Pinchart nous signalait jadis parmi les membres de la corporation anversoise un certain Remaculus Quina, ou Kunia, inscrit comme maître brodeur en 1613. Cette coïncidence de noms et de date ne laisse pas que d'être assez remarquable. D'ailleurs, aucune clause particulière dans1 ce con­trat de mariage. Tous ces actes paraissent copiés les uns et les autres et faits sur le même modèle. Seuls, l'apport de la femme et le douaire constitué par le mari varient un peu, et encore dans d'assez faibles proportions. Les artistes de ce temps-là possèdent rarement de la fortune et ils contractent en général des mariages fort modestes.
138. — Contrat de mariage de Remahekelus Quina, natif d'Anvers, peintre du connétable (de Lesdiguières), et de Cornille Cobbè. -4 juillet i6o5.
A toits ceulx qui ces presentes lettres verront, Jacques d'Aumont. . ., garde de ia prevosté de Paris, salut. Sçavoir faisons que par devant Jehan Cadier et Jehan Francoys, nottaires du Roy nostre sire en son Chas­tellet de Paris soubzsignez, furent presentz en leurs personnes RemahekelusQuina, natif de la ville d'Anvers en Brabant, fils de Charles Quina, vivant marchant de soye, et de Anne Gerard, jadis sa femme, ses père et mère, et luy peintre de monseigneur le connestable, demourant à Paris, rue de la Chanverrerie, parroisse S'Eustache, pour luy et en son nom, d'une part; et honneste fille Corneille Cobbé, fille majeure, aagée de vingt six ans et plus, comme elle a dict, demeu­rant en lad. rue de la Chanverrerie, en la maison où pend pour enseigne la Ville de Damslerdam, fille de feu André Cobbé, vivant receveur des aumosnes de lad. ville d'Anvers, et de Elisabet Vandeschuren, jadis
sa femme et à present sa veuve, aussy pour elle en son nom, d'autre part; lesquelles parties vollontairement recongnurent, con­fessèrent et confessent, en la presence et par devant'lesd, nottaires soubzsignez comme en droict jugement, mesmes en la presence, par l'advis et consentement de honnorable homme, McNicolas Picquenard, praticien au Pallais à Paris, demourant rue Bourglabbé, et de Magdelaine Bidault, sa femme, amys dud. Quina, et de honnorable homme Pierre de Hornen, marchant bourgeois de Paris, demourant dicte rue de la Chanverrerie, etde Geerdoict Cobbé, sa femme, cousin et cou­sine paternelz.de lad. Corneille Cobbé, avoir fait, feisrent et font ensemble les promesses, obligations et choses cy après déclarées pour raison du mariage futur qui, au plaisir de Dieu, sera de brief faict et sollemniséenson eglise, desd. Remahekelus Quina et Corneille Cobbé, c'est asscavoir iceulx Remahekelus Quina et Corneille Cobbé avoir promis et promettent prendre l'ung l'autre par nom et loy de mariage et icelluy sollemniser, comme dict est, le plustost que faire ce pourra et advisé sera entre eulx, leurs parens et amys, et ce aulx biens et droictz qui à chacune desd, parties peult dhuire, compecter et appartenir, et qu'elles promettent respecti­vement apporter l'une avecq l'aultre dans la veille du jour de leurs espouzailles, pour estre ungs et commungs en tous biens meu­bles et conquestz immeubles, suivant la cou­tume de la ville, prevosté et vicomté de Paris, lesquelz biens et droicts, pour le re­gard des meublés appartenans à lad. future espouze, elle a dict se concister et valloir, scavoir en deniers comptans : six cens livres tournois, et en habitz, bagues et joyaulx trois cens livres tournois, et en heritages sciz en lad. ville d'Anvers et es environs la valleur de six cens livres ou environ. Et partant, led. futur espoux a doué et doue